TFTT #11 – Bon ap' : déjeuner techno-solutionniste et pourrissement d'internet 🍽

Elon Musk's face in a christmas tree bulb
Vous en avez marre de voir des têtes de fachos en Une de TFTT ? Moi aussi, je vous assure.

Ce mois-ci dans Tales from the Tech, vous trouverez :

  1. Un Édito sur un déjeuner un peu particulier
  2. Les dernières brèves de 2024, et ça va encore secouer
  3. Un bilan de l'année 2024 de la tech, entre fatigue et espoir
  4. Une reco de lecture piraaaaaate 🏴‍☠️

L'édito

Voilà. Nous sommes le 23 décembre. C’est bientôt l’heure des diners de noël bien chargés, arrosés à la gnôle de papy, gnôle qui vous semble un peu plus forte chaque année.

Cette année 2024 à l'odeur de poudre se termine dans une semaine tout pile, et franchement, un petit coup d’eau-de-vie pourrait bien aider à faire passer le tout. Car je pourrais vous dire "qu'on espère mieux pour 2025". Mais avec un duo Trump-Musk qui va bientôt prendre ses aises de l'autre côté de l'Atlantique, et de notre côté un président de la start-up nation qui ressemble de plus en plus à OSS 117, je suis d'un optimisme limité, pour la tech comme pour le reste.

Quoi qu'il en soit, il est aussi l'heure de faire le bilan de cette première année presque pleine pour "Tales from the Tech". Presque pleine, car le numéro "zéro" de TFTT avait été lancé le 1er février dernier. C'est dans ce cadre, tiraillé entre un besoin de faire le point et cette anxiété générale, que je viens de vivre une expérience surprenante. Surprenante, et qui m'a – contre-intuitivement – rassuré.

J'ai déjeuné avec un techno-solutionniste

J'ai en effet eu la chance de déjeuner avec un techno-solutionniste pur-jus. Français de nationalité, mais installé aux États-Unis depuis 9 ans, ce personnage intéressant a parfaitement absorbé le "mindset" américain. Et même, plus précisément, un état d'esprit tout à fait représentatif de la Silicon Valley.

Féru de robotique, ce californien d'adoption, de son aveu pleinement déconnecté de son pays natal, s'est bien entendu défendu d'être techno-solutionniste. Signe, déjà, que l'appellation est désormais insultante : très bien. Et pourtant, son prisme de lecture suivait bien cette ligne claire : chaque problème humain ne pourra être réglé que par la technologie. 

La robotique est son dada, donc. Il voit dans cette nouvelle tendance le seul avenir possible pour l'économie mondiale, écrasant tout le reste, et surtout une Europe plus faible que jamais. Si, dans le contexte actuel, il n'est pas facile de lui donner tort sur ce dernier point continental, je persiste et signe pour ma part que notre chance est ailleurs, comme je le faisais encore le mois dernier.

Mais, plus largement, j'ai pu noter comme cet esprit, indubitablement brillant, excluait de ses réflexions toute dimension sociale, environnementale ou humaine. Si ce n'était, dans le dernier cas, pour convoquer des généralités sur nos ambitions en tant qu'espèce. Une vision métallique, systémiquement brutale, loin de la douceur que j'évoquais en octobre dernier. Je passerai aussi sur son émerveillement pour tout ce qui vient de Tesla, comme si la nouvelle dimension prise par Musk ne comptait en rien.

Cet échange, passionné et passionnant, m'a surtout révélé un point clé, et qui me rassure pour la suite : il n'est pas très difficile de contrecarrer les arguments d'un techno-solutionniste. Il suffit de demander : Pourquoi ?

Pourquoi ?

Après avoir d'abord sagement écouté ses théories et prédictions, convaincantes et séduisantes pour certaines, j'ai en effet fait part de mes doutes face à cette vision monolithique. En y opposant les limites planétaires, les limites énergétiques bassement matérielles, les limites en termes de données à disposition pour entraîner des modèles d'intelligence artificielle… En y opposant aussi l'instabilité géopolitique qui rend toute prédiction bien périlleuse, même à moyen terme. L'instabilité mentale même des deux énergumènes à la tête des US dès l'année prochaine, dont certains pointent déjà des divergences qui pourraient faire tourner court cette idylle Trump-Musk.

Surtout, j'ai posé une question simple : pourquoi ? Pourquoi, dans un monde fini, aux ressources finies et pour beaucoup déjà en tension, ce besoin de développer l'IA à outrance, la robotique de pointe, des voitures autonomes ? Pourquoi aurions-nous besoin de ces technologies destinées à nous rendre plus performant.e.s, dans un monde où, si nous ne ralentissons pas, nous allons nous prendre le mur de plein fouet ?

La seule réponse que j'ai eue, in fine, à ces doutes tout à fait légitimes, est la suivante : "c'est la nature humaine". D'en vouloir toujours plus, d'aller toujours plus vite, d'explorer toutes les possibilités qui peuvent l'être. Nous n'avons pas eu le temps d'explorer nos oppositions plus loin, parce que nous avions déjà parlé deux bonnes heures, et que nos tasses de cafés étaient vides depuis longtemps (PS : je suis un ingrat, c'est mon acolyte techno-solutionniste qui a payé l'addition).

Le célèbre monolithe de "2001, l'odyssée de l'espace"
Le fameux monomythe de la nature humaine qui doit justifier ad nauseam nos errances…

Mais j'aimerais ajouter ceci a posteriori : je ne crois pas en cette vision, là encore monolithique, de la "nature humaine". C'est trop facile de toujours revenir à ces pseudos pulsions de vie et de mort. Surtout, je crois qu'en mettant en avant les bonnes perspectives, nous pouvons rediriger cette envie d'exploration et de découverte vers de nouveaux terrains.

Des exemples ? Comment nous développer plus en symbiose avec celles et ce(ux) qui nous entourent : humains, animaux, écosystèmes. Comment devenir non pas plus performant.e.s, mais plus efficaces avec ce que nous avons à notre disposition, ce qui a déjà été fabriqué et créé, au hasard.

Tout est affaire de récits, porteurs et positifs. Et les récits que nous servent la tech depuis des années sont frelatés. Soit qu'ils soient mensongers, soit qu'ils soient orientés.

En 2025, pour ma part, je continuerai à démystifier l'industrie de la tech. Et à tenter de diffuser des récits différents, bien plus porteurs et positifs à mes yeux que ceux de Sam Altman, Elon Musk et consorts.

Je continuerai à demander "Pourquoi ?" face aux pseudo-innovations mises en avant par les start-ups comme les GAFAM, de cet Apple Vision Pro que tout le monde a déjà oublié à ces IA génératives qui n’ont toujours pas prouvé leur utilité.

D’ailleurs : vous êtes déjà près de 400 abonné.e.s à Tales from Tech, à me suivre chaque mois dans mes questionnements et mes rodomontades.

Alors un grand merci, et passez toutes et tous de belles fêtes de fin d'année 🎄

Parce qu'après un peu de repos, on reprend la bagarre !

Quoi de mieux qu’un immonde Jésus made in AI pioché sur internet pour vous remercier de votre fidélité ? Je ne vois pas.

En bref
  • Vous n'avez probablement pas raté l'affaire de l'assassinat du patron de United Health Care, boite d'assurance médicale américaine, par un jeune souffrant de douleurs dorsales chroniques. Peu de lien avec la tech, sur le papier. Sauf qu'il est intéressant de noter deux choses :

    1. Comme l'exprime la newsletter Garbage Day, “il est possible que l'Amérique n'ait jamais été aussi alignée sur un sujet d'actualité depuis l'invention d'internet.”
    2. Cela va également peut-être pousser les milliardaires de la tech, déjà paranos, à aller encore plus loin dans leur délire sécuritaire, donnant du crédit aux théories de Douglas Rushkoff. Surtout quand on sait que l'une des florissantes boites de sécurité dédiées aux super-riches a pris le sobriquet de Sauron. How cute.
  • Le futur, n'en déplaise aux crypto-bros, ce n'est sans doute pas le bitcoin, c'est peut-être plutôt le retour à nos bonnes vieilles habitudes bancaires, comme le raconte France Info : "Face à la menace russe et aux cyberattaques, la Suède comme la Norvège reviennent vers les paiements en espèces". Hashtag low-tech.
  • Christelle Morençais, Présidente de la Région Pays de la Loire et grande copine de Bruno Retailleau, a décidé du faire du zèle budgétaire : en supprimant près de 100 millions € d'aides culturelles, c'est tout le domaine culturel régional qui risque de péricliter. C'est le cas du côté du jeu vidéo, comme le raconte Origami (à la minute 39 de cette vidéo). Bizarrement, elle n'est pas toujours aussi regardante à la dépense
  • L'éphémère ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a été victime d'un piratage de son mobile, comme le révèle Mediapart. Ce qui ne semble pas inquiéter celui qui a pourtant été secrétaire d'état au numérique, et qui laisse beaucoup de traces en ligne, par ailleurs. WTF Jean-No !
  • Avec la sortie du jeu vidéo Stalker 2, développé par un studio ukrainien malgré la guerre, la désinformation russe s'ouvre à un nouveau terrain… de jeu. C'est ce que racontait 404 Media il y a quelques jours.
Un post X où un utilisateur partager une story Instagram montrant des minions (les persos de dessinés animés) fêter la chute d'Assad, kalash et drapeaux en mains"
Un post qui résume assez bien le merdier WTF qu’a été 2024. Via : Garbage DayTrad : "J'arrive pas à y croire, c'est avec ce post que j'ai découvert la chute du régime Assad"

Le Bilan

Techno-fascisme, greenwashing et "internet mort" – qu'est ce qu'on aura rigolé en 2024 !

2024 aura été une année pivot pour la tech, peut-être plus que toutes les autres. "Disruptive" pourrait-on dire, pour se foutre de la gueule des tenants de la start-up nation, même si ça ne fait plus rire grand monde.

Une année pivot, donc, parce qu'elle aura permis de montrer au monde le vrai visage de ceux (et rarement celles) qui dirigent la tech ; envolé, le narratif selon lequel ces individus sont les explorateurs des temps modernes, making the world a better place ! Ils ne sont pas des explorateurs, mais des colons. De brutaux conquistadors.

C'est avec cette métaphore que j'avais commencé l'histoire de Tales from the Tech, avec le sujet de l'IA en ligne de mire. Je ne pouvais pas imaginer à quel point l'année 2024 allait confirmer cette vision sur à peu près tous les autres terrains où la tech a de la prise (c’est-à-dire peu ou prou tout ce qui nous entoure).

La naissance d'une "internationale techno-fasciste"

Commençons donc par l'évidence : à mes yeux, le point le plus choquant de cette année 2024 pour la tech reste son extrême-droitisation à vitesse grand V. Nous l'avons déjà largement abordé le mois dernier, ainsi que dans notre numéro 6 (avec un focus un brin plus français).

Je ne vais donc pas revenir longuement sur les points avancés dans ce cadre, mais il paraît intéressant d'aborder les derniers événements. Des évènements qui confirment plus que jamais l'allégeance de la tech aux fascismes, notamment américain. On parle de Musk à tort et à travers, mais que dire des GAFAM : Amazon et Meta ont déjà donné un million de dollars chacune au fond d'investiture de Trump. Sam Altman, patron d'Open AI très proche de Microsoft, vient d'annoncer qu'il allait en faire de même de sa propre poche.

Bref. Qui connaît son histoire sait que les grands entrepreneurs et hommes d'industrie choisissent toujours le pognon plutôt que l'humain, on n'est pas surpris. D'ailleurs, pour boucler sur ce Point Godwin assumé car légitime, Musk vient d'annoncer de réjouissantes nouvelles : un don de 100 millions de dollars à l'extrême droite anglaise et le gogo Nigel Farage, et un soutien sur son réseau social privé à l'AfD allemande et leurs actions contre les camps de migrants.

Avant d'en faire de même en France ? En tout cas, l'internationale techno-fasciste est en marche.

Cette photo me donne des frissons d’horreur. Musk au milieu, Farage à droite, son trésorier à gauche (et au fond, oui, c’est un pseudo-Trump en peinture)

Greenwashing made in GAFAM à tous les étages

Qu'elle semble loin, cette année 2020 ! Comme nous l'évoquions dès notre numéro 1, c'est durant cette année de la crise covid, où nous pensions que tout changerait à jamais du point de vue écologique, que les grands de la tech (Microsoft en tête) avaient fait leurs grandes annonces : empreinte carbone neutre ou négative, fonds de développement pour les innovations soutenables, and so on.

Les machines à novlangue (dont j'avais le plaisir d'être un rouage à l'époque) tournaient à plein régime pour exprimer ces incroyables ambitions. Bon, depuis, l'IA est passée par là, et les mensonges de la tech sur ses ambitions environnementales ont fait long feu. Nous en avons parlé spécifiquement au sujet de Microsoft dans un numéro bonus engendré par un sentiment de trahison tout à fait personnel. Tout cela n'était donc que des effets de manche destinés à faire bon genre, dans le cadre d'une parenthèse médicale que nous avons toutes et tous bien vite oublié.

Depuis, la frénésie nucléaire (que nous en évoquions dans notre édito du mois dernier) n'a fait que confirmer cette impression que rien, pas même la crise climatique, n'arrêtera la hype autour de l'IA, alors même que celle-ci n'a toujours pas fait preuve de sa réelle utilité.

Bonus : comme vient de l'expliquer la revue scientifique Nature, le développement de l'IA pourrait faire augmenter le poids des déchets électroniques de 1 à 5 millions de tonnes d'ici à 2030 😱 

Mais continuez à demander des recettes de tarte à la glue à ChatGPT, les gars. L'important c'est qu'on rigole, n’est-ce pas.

2024, bientôt l'enterrement d'internet ?

1972-2025. Ci-git internet. Vraiment ?

J'extrapole un peu (si peu). Mais la question, qui apparaissait saugrenue il n'y a pas si longtemps, commence à être posée sérieusement : et si internet était en train de disparaitre sous nos yeux ? Et si la théorie de "l'internet mort", considérée pendant longtemps comme une vulgaire théorie du complot, n'était finalement pas si fumeuse ?

Bon déjà, la théorie de l'internet mort, c'est quoi ? C'est une théorie complotiste apparue au début des années 2020, qui considère qu'internet ne serait plus qu'une coquille vide, peuplée presque exclusivement de bots et d'algorithmes tournant en boucle et se répondant entre eux, faisant que l'activité humaine n'y est plus que marginale. La date donnée pour ce « décès » se situerait autour de 2016 environ.

Mais depuis 2023, avec l'accélération sans précédent de l'utilisation (à tort et à travers) de l'IA, générative ou pas… et bien cette idée de pourrissement (plutôt que de mort) refait surface de manière beaucoup plus crédible.

Car l'impact des IA génératives n'est pas qu'environnemental. Il y a aussi un impact indéniable sur les contenus artistiques eux-mêmes, comme nous en parlions dans notre épisode 2. Ainsi que sur le niveau de désinformation en ligne, ce que nous évoquions cette fois dans notre épisode 3. Ces derniers éléments ne sont peut-être que le petit bout visible d’un très gros iceberg.

Et si, avec l'avènement de l'IA, nous assistions à un suicide par inadvertance ? Si la tech auto-pourrissait ainsi son vecteur de diffusion, d’information et de revenus numéro 1, à savoir tout ce que nous partageons en ligne ?

C'est ce qu'on appelle l'AI Slop, et c'est une des notions les plus usitées de cette année 2024. Notion que je n'ai pas encore eu l'occasion d'aborder dans TFTT, problème auquel nous allons remédier de ce pas.

Le "slop" est un mot qui caractérise l'ensemble des médias (textes ou images) de mauvaise qualité réalisés à l'aide d'une IA générative. De mauvaise qualité, c’est-à-dire saugrenue (par exemple les Jésus-Crevettes qui définissent si bien la notion) ou totalement mensonger, fake. Mais plus que la qualité, c'est la quantité qui caractérise la notion, que l'on traduit généralement par une version IA du bien connu "spam", ou comme un "encombrement numérique".

Shrimp Jesus art
Crédits : Cybernews

 Bon, attention : internet est depuis longtemps un agrégat de "lieux" tous plus ou moins fous ou vides de sens. Les Russes et les inconséquents en général n'ont pas attendu l'IA pour balancer des bots partout, et le fonctionnement propre au "SEO" explique la recrudescence d'articles merdiques aux quatre coins du web 💩

Petite parenthèse SEO : j'ai récemment suivi une formation sur le sujet pour mes activités chez Lowreka. Et si c'était utile (il faut bien se battre avec les armes que l'on nous donne), c'était aussi profondément déprimant. Entre la méthode KISS ("Keep it simple and stupid" 🥲) et l'existence de plateformes dont le but est littéralement de créer de faux articles de redirection… internet n'a pas attendu l'IA pour être pourri.

Il n'empêche, c'est désormais indéniable : l'AI Slop est visible partout, et rend notre expérience d'internet encore plus factice et inauthentique. Prenons quelques exemples :

  • Facebook est le royaume absolu du Slop, comme le raconte de manière hilarante le compte "Avec Mon Comm de Boomer". Ce qui devient moins drôle, c'est quand on lit l'article de 404 Media sur le sujet : "slopifier" ses plateformes, c'est en fait une stratégie pleinement assumée par Zuckerberg. Ce qu'il a récemment annoncé aux investisseurs de Meta, expliquant que, puisque de moins en moins de vrais humains postaient sur ses réseaux, autant repeupler les feeds Facebook, Instagram ou Threads avec du contenu IA complètement éclaté au sol… Esbroufe, nouvelle définition.
  • Côté LinkedIn, ce n'est pas vraiment mieux. Comme le raconte Wired, 54 % des publications longues de la plateforme sont déjà "probablement" générées par de l’IA.
  • Idem du côté de la plateforme de blogging Medium, toujours chez Wired. Le CEO de la plateforme estimant que "ce n'est pas grave tant que personne ne lit" ces articles générés par l'IA. On est bien avancé.
  • Vous pensiez que cela se limitait au texte et aux images ? Que nenni ! Spotify non plus n'est pas à l'abris de l'AI Slop.

On pourrait continuer comme ça pendant un moment, mais je pense que vous avez compris l'idée.

Le plus intéressant, dans tout cela, c'est que l'IA est peut-être en train de creuser sa propre tombe. Ben oui : l'IA a besoin de matière première pour s'entraîner et progresser. Des données qu'elle pioche un peu partout sur le web… or si celui-ci est jonché de "slop", on risque de voir des IA génératives assez rapidement consanguines. Ce qui personnellement me fait pas mal rire d'avance.

Cela dit, il est difficile de savoir où en sera le terrain miné de l'évolution des IA d'ici à la fin 2025. Et je ne suis pas sûr que cette dernière me fasse beaucoup rigoler, quand on voit les conséquences que pourrait avoir celle-ci sur nos vies tout à fait réelles, de nos existences civiques aux livres que nous lisons.

Mais à l’inverse : si le web perd son sens, peut-être nos "vraies vies" en auront-elles à nouveau davantage ? Et peut-être internet ne deviendra alors plus qu'une ruine magique, un lieu de pèlerinage aussi glauque que fascinant ? Internet possède déjà son folklore, alors pourquoi pas 🔮

Illustration de Christelle Enault pour cet article du Monde

Voilà, c'est tout pour ce mois de décembre, et c’est déjà pas mal ! On se retrouve ainsi en janvier pour un douzième numéro de Tales From The Tech.

D'ici là, passez de très belles fêtes, n'hésitez pas à partager le format autour de vous pendant le repas de noël (qui sait !), cela me ferait très plaisir. Et à me faire part de vos retours ! Vous pouvez le faire en commentant l'article sur tftt.ghost.io, ou directement via mes différents réseaux 🌠

Thomas 🤌

PS : Tales from the Tech est garanti sans IA, pas sans faute.

Les recos

Le nouveau magazine Climax vient de sortir, et on y parle de piraterie utopique ! Pour la première fois, "le zine plus chaud que le climat" est même dispo en kiosque.

Je vous conseille notamment un article très important, une interview de David Maenda Kithoko, réfugié politique congolais qui lève le voile sur le terrible coût humain caché de nos gadgets numériques.

Couverture du nouveau Climax : Utopie Pirate