TFTT #9 – Un peu de douceur dans ce monde de tech ☕

Une tasse de café, près d'une cafetière italienne et d'un ordinateur

Ce mois-ci dans Tales from the Tech, vous trouverez :

  1. Un Édito sur l'impact environnemental de l'IA et les dingueries nucléaires des big tech
  2. L'actu tech En Bref, où on va encore parler des mensonges d'Elon Musk
  3. Un Grand Format qui va explorer les pistes qui peuvent nous mener de la high à la low-tech
  4. Une reco de lecture également très low-tech

L'édito

Qui aurait pu le prédire ? L'IA explose tous les compteurs énergétiques 🙃

"Qui aurait pu prédire la crise climatique ?" C'est avec cette question d'une bêtise profonde qu'Emmanuel Macron avait terminé l'année 2022. Ce qui n'avait pas manqué d'échauffer les scientifiques du GIEC qui alarment sur le sujet depuis plus de 30 ans.

La "pensée complexe" de notre cher Président transparait comme jamais sur cette capture de son allocution du 31 décembre 2022 (Julien de Rosa / AFP)

Dans le même goût, il ne fallait pas être Nostradamus pour deviner que la hype autour de l'intelligence artificielle, et plus précisément de l'IA générative, allait avoir des impacts environnementaux majeurs. La chose s'est en tout cas confirmée de manière intelligible ces dernières semaines.

Et oui : on va encore parler impact environnemental de la tech dans ce numéro 9 de TFTT ! Si ça continue, je vais être obligé de renommer la newsletter en conséquence… Tech Trash ? ♻🗑 Bon, c'est déjà pris, par des gens bien en plus. Quoi qu'il en soit : il y a tant à dire, et les nouvelles sont si fréquentes sur le sujet, qu'il me serait impossible de me répéter, même si j'essayais.

Commençons par un rappel : l'appétit énergétique des ChatGPT et consorts est gigantesque. L'IA consommerait en effet déjà 35 TWh par an, soit l'équivalent de la consommation de la Suisse 🇨🇭, un chiffre qui pourrait tripler en… 4 ans. Quand on sait en plus que le poids carbone réel des datacenters est probablement grandement minimisé, pas de quoi faire la fiesta.

Le sujet a de nouveau fait grand bruit médiatique il y a quelques semaines. Vous en avez sans doute entendu parler, suite à une annonce croustillante impliquant… Microsoft. Oui, encore mon ancien employeur, je ne fais pas exprès. Je le jure. Ce n'est pas de ma faute s'ils sortent une dinguerie par semaine en ce moment, les gus.

Les faits : la chimère de la fusion nucléaire chère à Sam Altman n'étant pas pour demain, Microsoft a ainsi décidé de réactiver le tristement célèbre réacteur nucléaire de Three Mile Island, aux USA, pour absorber cette consommation d'énergie liée à l'IA. Cela ne règle pas le problème de l'énorme consommation d'eau générée par l'IA générative… mais ce serait déjà ça, non ? Après, qu'une boite qui peine à faire des updates de Windows sans casser beaucoup de choses gère de manière privatisée une centrale nucléaire, cela ne devrait pas trop nous rassurer. Bah, what could go wrong?

La centrale nucléaire américaine de Three Mile Island, qui va être réactivée par Microsoft (Netflix)

Et ce n'est que l'histoire qui a fait le plus parler… Amazon et Google leur ont emboité le pas. Et ça, ce n'est que pour le nucléaire, énergie "propre" (je laisse à Jancovici et ses adversaires le débat entre pro- et anti-nucléaire au sein de la sphère écolo, je ne maîtrise pas assez bien le sujet).

Dans le Kansas, une centrale à charbon a ainsi vu sa fermeture reportée de 5 ans pour alimenter un nouveau centre de données de Meta. En Virginie, des centrales à charbon et au gaz naturel pourraient également rester opérationnelles plus longtemps qu'initialement prévu. Bref, la tendance est assez nette de l'autre côté de l'Atlantique.

Elle est si nette, en fait, que les déclarations technosolutionnistes, bien fumantes comme je les aime, s'y enchaînent ces derniers jours :

Sam Altman, le boss d'OpenAI, nous promet ainsi que ChatGPT va carrément "réparer le climat". Cela nous coutera la bagatelle de 7000 milliards de dollars selon ses estimations pas du tout au doigt mouillé, et on n’aura plus d'eau potable quand la machine aura fini ses calculs. Mais bon, un peu d'optimisme, que diable💧

Autre technique de fuite en avant : celle de l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt. Le bougre n'est pas à la première de ses hot takes foireuses, et il vient de récidiver. Il a déclaré en tout sérénité que, puisque les gros de la tech n'allaient de toute façon jamais atteindre leurs objectifs environnementaux (là-dessus, on est d'accord), autant lâcher tout de suite l'affaire et compter uniquement sur les avancées supposément permises pas l'IA pour nous sauver les climato-fesses 🌊 🚣

Perso, je ne fais pas confiance à l'IA pour conduire une bagnole ou pondre une recette de cuisine correcte. Je ne vois pas comment on pourrait lui faire confiance pour sauver le monde. Surtout quand on voit qui sont les énergumènes hors-sol qui orientent ses évolutions et ses développements. Mais c'est sûrement parce que je suis pessimiste.

En bref
  • 🤖 Elon Musk a encore fait des annonces, dont une vaste majorité de la presse s'est faite l'écho avec un regard critique à peu près inexistant. Heureusement quelques voix discordantes ont rappelé que tout cela n'était encore que du gros bullshit. D'ailleurs, le cours de Tesla a perdu 7% dans la foulée. Quand les financiers sont plus lucides que les journalistes, il faut s'inquiéter…
Tweet d'Alex Proyas, le réalisateur d'I Robot, qui demande à Musk de lui rendre les designs de son film. Encore une preuve de l'imaginaire tristement en boucle des milliardaires de la tech, des mecs qui ne regardent jamais les films jusqu'à la fin.
  • 👁 Le très sympathique préfet de Police de Paris, Laurent Nunez, a annoncé fin septembre qu'il était "favorable à une prolongation du recours à la vidéosurveillance algorithmique assistée par IA, expérimentée pendant les JO." Avec le tapis rouge déroulé au RN par Macron, il y a de quoi hyperventiler. Surtout quand on sait à quoi rêve le patron d'Oracle quand on lui parle de surveillance algorithmique.
  • 💸 Chez OpenAI, les masques tombent définitivement. Initialement présentée comme une fondation destinée à "faire progresser l’IA de manière à ce qu’elle profite à l’humanité dans son ensemble, sans être contraints par la nécessité de générer des retours financiers", l'entreprise est désormais le "royaume lucratif personnel" de Sam Altman. Enfin… lucratif, ça reste encore à prouver.
  • 🤔 Vous n'êtes pas hyper au clair sur la notion d'IA Général, chère à Altman, encore lui ? Rassurez-vous, c'est le cas également pour Fei-Fei Li, l'une des plus célèbres chercheuses du large domaine de l'intelligence artificielle.
  • 🇸🇦 Terminons ces brèves avec un Kamoulox : le célèbre joueur de foot Cristiano Ronaldo (encore un mec super) va devenir un personnage dans le nouvel opus de la célèbre franchise de jeux de combat, Fatal Fury. Et bien figurez-vous que c'est le soft power saoudien qui se cache derrière tout ça (ce qui n'a pas l'air d'être l'angle qui intéresse ce journaliste de Mouv, soit 😬)

Le Grand Format

Pourquoi et comment je suis passé de la high à la low-tech 📉

La low-tech à la sauce Biosphère, et sa vibe stylistique « Tatooine mais avec des plantes » 😍

Vous l'aurez peut-être remarqué : ce mois-ci, votre numéro de Tales from the Tech est arrivé un peu plus tard que d'habitude. N'allons pas jusqu'à dire que j'ai fait exprès mais… cela fait écho à une nouvelle que j'ai trouvé très intéressante.

Saviez-vous qu'un.e français.e sur deux aspire à ralentir le rythme de sa vie quotidienne ? C'est ce que rapporte une étude de l'Observatoire Société et Consommation publiée cette année, comme expliqué il y a peu par France Inter, dans un numéro de son émission "Interception" intitulé "La France qui ralentit." 

Et cela tombe bien, car sur une planète aux ressources finies et aux puits de carbone en PLS, ralentir pourrait bien devenir une question de… survie, tout simplement.

Capture d'écran d'un post Instagram posté par le compte de France Inter,à propos de l'émission Interception du 6 octobre dernier

Appuyer sur la bonne pédale

Ralentir. L'idée semble pourtant encore saugrenue pour beaucoup. Et notamment dans le domaine que je commente ici à intervalles réguliers : la tech. La tech, le royaume de la "performance."

C'est vrai du côté des utilisateurs et utilisatrices de ces technologies. On leur délivre des expériences toujours plus "seamless", toujours plus confortables… et ainsi toujours plus propices à la consommation de contenus. Les applications destinées à vous rendre plus efficaces dans votre quotidien appartiennent bien à la catégorie de la "productivité". Tout ce que vous faites doit être chronométré. Votre sommeil lui-même doit être calculé, analysé, pour s'assurer que vous en tiriez tout le potentiel. Cauchemar ?

C'est vrai aussi du côté des travailleurs et travailleuses de la tech. Le but est toujours l'optimisation : on y "streamline les workflows", bref on cherche à rendre chaque minute de travail toujours plus efficace. L'arrivée de l'IA dans ce domaine marque un summum. Un développeur va pouvoir théoriquement coder beaucoup plus vite grâce à ces outils. Même un profane du code va pouvoir désormais développer des systèmes complexes assistés par ces mêmes aides, et ainsi proposer toujours plus de produits et services sur le marché.

Mais pourquoi faire ? Pourquoi cette débauche de moyens destinés à nous rendre toujours plus productif quand il semble évident que notre croyance en la croissance infinie vieillit de plus en plus mal ? Quand chaque minute sortent sur le marché plus de contenus, d'applications, de logiciels, de produits que nous n'aurons le loisir d'en tester et d'en utiliser en toute une vie ?

Même la BPI commence à douter de la croissance infinie : on ne la cite plus nommément, et on se place désormais sur le registre de la croyance. Photo : Nicolas Dufourcq

Une recherche de la performance jusqu'à l'absurde qui m'évoque d'ailleurs une citation lue dans le dernier Pavé Numérique : "Dans le futur, l'IA rédigera un mail entier à partir d'une note, et le destinataire utilisera l'IA pour synthétiser ce mail en une note." CQDF.

Et pourquoi cet éloge de la performance quand on voit l'effet qu'il a sur la santé physique et mentale des humains ? Burn-out et dépressions, j'en passe et des meilleurs. Une réalité qui semble avoir été de plus en plus intégrée par les jeunes générations, ce qui ne manque pas de créer des tensions sur les lieux de travail. Pourtant, sont-ce les tenants du conservatisme de bureau et de la croissance à papa qui détiennent la vérité ? J'en doute.

Nous avons parlé de l'impact de cette course à la performance sur nos santés respectives. Mais que dire de la santé de notre écosystème ? Les conséquences climatiques de nos dérives en tant qu'espèce apparaissent désormais en plein jour, avec de plus en plus de violence à chaque évènement. Cela ne va pas aller en s'améliorant, alors les climatosceptiques qui hantent les plateaux de CNEWS et les coins sombres de LinkedIn et Facebook ne vont sans doute plus tarder à être invisibilisés. Ce serait toujours ça de pris. Pour mentionner à nouveau une citation rapportée par le dernier Pavé Numérique :

« Le changement climatique prendra la forme d’une série de catastrophes filmées au smartphone, qui se dérouleront à des endroits de plus en plus proches de chez vous, jusqu’au jour où c’est vous qui les filmerez. »

La tech est à la pointe de ces dérives sociétales et écologiques. À la fois du côté des sources – pollutions numériques et matérielles, colonisation de nos imaginaires et de notre temps libre, impacts et biais sociétaux, etc. – mais aussi du côté des dégâts finaux. Dans un souci de "performance financière", mais aussi en écho à l'avènement de l'IA, combien de travailleurs et travailleuses de la tech et du jeu vidéo se sont retrouvé.e.s sur le carreau récemment ?

La tech : à la pointe, donc, mais déjà ringarde.

Une réponse possible : la low-tech

Il existe pourtant une version différente de la tech. Une vision toujours technique, mais plus durable, et davantage porteuse d'espoir à mes yeux qu'un technosolutionnisme béat, désormais si représentatif des prises de parole de dirigeants des big tech, de Bill Gates à Elon Musk 

La low-tech est une réponse technique et technologique au changement d'ère que nous sommes en train de vivre. Une réponse nette, puisée au cœur de l'ingénierie humaine, à l'envie de plus en plus partagée d'une vie plus calme, plus douce, plus respectueuse des humains et de notre écosystème environnant.

De manière brute, les low-tech sont des dispositifs techniques qui doivent répondre de la manière la plus accessible (financièrement et techniquement) et durable possible à un besoin exprimé, et non pas inventé par le marketing. Autrement dit : trouver la bonne technologie ou technique, nécessaire et suffisante, pour satisfaire un besoin donné.

On retrouve dans cette définition ces 3 piliers clés :

  • Utilité : chaque low-tech doit donc répondre à un besoin réel et bien identifié, replaçant du sens au cœur de la technique.
Note : par besoin réel, on n'entend pas seulement manger et dormir, bien sûr. Nous sommes en 2024 : vivre sans un écran, et réaliser toutes nos activités désormais échues à la mécanique de manière manuelle, ce ne sont pas là des approches crédibles pour la grande majorité des individus. Les low-tech cherchent donc à modifier nos habitudes pour les rendre moins impactantes d'un point de vue environnemental, tout en ne demandant pas des efforts (organisationnels, physiques, etc.) démesurés.
  • Durabilité : une low-tech doit garantir la diminution claire de l'impact environnemental de son usager, tout étant elle-même peu impactante, sur tout son cycle de vie : elle doit présenter une viabilité technique sur le temps long.
  • Accessibilité : pour être viable et diffusable, une low-tech se doit d'être simple dans son installation, son utilisation et sa réparation, mais également le plus possible d'un point de vue économique.
Note : si un objet low-tech est souvent plus cher qu'un objet conventionnel, son seuil de rentabilité reste intéressant car il va être utilisé beaucoup plus longtemps. Basiquement : payer plus cher une éponge durable de qualité qu'une éponge jetable, c'est logique.
L'impossibilité de réparer facilement les appareils électroniques est un problème majeur de la tech. Des acteurs comme l'entreprise Modixia, ici en lien avec l'École Centrale Nantes (la première à proposer un cursus low-tech en France) tentent de trouver des solutions.

Pour en parler de manière plus concrète, on peut citer ce que sont selon moi les trois "types" de low-tech existantes :

  • D'anciennes méthodes toujours pertinentes : une low-tech, cela peut-être une remise au goût du jour de méthodes anciennes, plus vertueuses, moins énergivores mais toujours pertinentes. On peut citer comme exemple le garde-manger ou le beurrier à eau, ces objets qui gardaient naturellement au frais les aliments avant l'arrivée du frigo moderne.
  • Des dispositifs ingénieux nous venant d’autres cultures énergétiques : une low-tech peut s’inspirer de dispositifs ingénieux venant de sociétés ne disposant pas d'autant d'énergie par habitant, et qui peuvent nous apprendre à faire aussi efficace avec moins d’impact. Pour rester sur la conservation des aliments, on peut évoquer le « frigo du désert », qui utilise l’évaporation pour conserver les aliments dans les régions chaudes.
  • Des adaptations d’objets high-tech construites en « mode durable » : une low-tech peut aussi partir d’un objet high-tech conventionnel tout en y implémentant des caractéristiques plus durables et mesurées. C’est le cas par exemple de PC éco-conçus réutilisant des composants électroniques destinés à être jetés, reconditionnés dans des produits entièrement et facilement réparables. Et s'habituer à toujours acheter du reconditionné (quand il est bien fait) plutôt que du neuf, si ce n'est pas de la low-tech, c'est déjà un premier pas.
Concept très classe de frigo du désert, en provenance de Philips Design

Voilà, schématiquement, ce que peut recouvrir le terme low-tech. Mais le concept est fluide, et possède sans doute presque autant de variantes dans sa définition qu'il y a d'acteurs s'y intéressant.

La philosophie low-tech : un peu de douceur dans ce monde de tech 💆

Une chose demeure : le terme low-tech a été créé en miroir de l'expression high-tech, ce qui montre déjà à quel point ce secteur hante nos habitudes, même dans nos démarches les plus vertueuses.

Mais la démarche est-elle pour autant technophobe ? Non, vous le verrez d'ailleurs dans certains exemples que je vais vous donner un peu plus bas. Elle est en revanche indubitablement techno-critique, en ce sens qu'elle s'oppose à une vision d'une société "tout-tech" promue aujourd'hui par nombre d'acteurs : technosolutionnisme, obsolescence programmée, matériaux de mauvaise qualité, marketing de l'abondance, surabondance de contenus et de "features" à l'utilité discutable… vous connaissez tout cela.

Le terme anglais low-tech est généralement traduit de deux manières. On parle parfois de "technologies à basse intensité", référence à leur sobriété du point de vue énergétique comme des matériaux qu'elles utilisent. Mais je préfère la traduction de "technologies douces".

Cette idée de douceur fait tout à fait écho selon moi à ce que nous évoquions sur notre besoin de ralentir. À une nécessaire prise de recul sur le sens qu'a notre monde et ses habitudes de travail et de consommation, mais aussi à la nécessité de vivre davantage en "prenant son temps".

De ce point de vue, la low-tech peut être vue comme une "philosophie" plus large. Une philosophie dont le but serait de diminuer l'impact de nos vies quotidiennes, de s'inscrire dans une conscience des limites planétaires, et ainsi de vivre différemment… ou plus doucement.

Cette philosophie cherche, à l'aide d'un état d'esprit ingénieux et positif, à initier un mouvement global. À inspirer le plus grand nombre, dans le but de baisser le plus rapidement possible notre empreinte environnementale à tous.

Très concrètement : les technologies douces sont-elles toujours aussi efficaces que des dispositifs technologiques conventionnels, c'est-à-dire basées sur des énergies fossiles ou des matériaux problématiques ? Non, pas toujours. Pas la plupart du temps, en fait. L'utilisation de ces technologies demande donc des efforts, ou a minima des changements d'habitudes.

L'exemple de la cuisson de nos aliments est assez parlant. Il existe différents dispositifs pour diminuer très largement son impact. Le four solaire est sans doute le plus connu. Il permet de cuire des aliments avec une énergie quasi illimitée… quand le soleil brille. Ce qui constitue évidemment une limite importante, même s'il existe des solutions pour y pallier, on y reviendra un peu plus tard.

Il faut aussi, selon le type de four, faire face à d'autres problématiques : temps de cuisson plus long si le modèle est simple, ou prix de départ élevé pour avoir un système très efficace au moindre rayon de soleil. Il existe aussi d'autres formats, comme la marmite norvégienne, qui là encore demande des changements d'habitude. Mais c'est plutôt cool de tester de nouvelles choses, non ? Surtout quand cela apporte des bénéfices pour soi comme d'un point de vue collectif.

La marque Solar Brother expose ici nombre de ses modèles de fours et équipements solaires.Crédits : Christelle Calmettes

De toute manière, nous n'aurons bientôt plus le choix. Partons ainsi du constat que nos sociétés occidentales modernes ont été construites sur la base d'une disponibilité en très grande quantité et à bas coût de l'électricité puis de la "donnée" (au sens de notre accès aux technologies numériques en ligne). Il faut ensuite bien admettre le coût environnemental d'une telle abondance, que l'on a pourtant cherché à nous cacher pendant des décennies.

Cette abondance de l'énergie puis de la donnée (cette dernière n'allant pas sans l'autre) prenant fin, les coûts associés (environnementaux comme financiers) grimpent à toute vitesse ces dernières années. Aura-t-on alors un autre choix que celui de ralentir, de vivre plus doucement ? N'est-il pas plus sain d'embrasser ce nouveau paradigme le plus tôt possible ?

Je pense que si. Et cela même si nous trouvions des solutions magiques pour subvenir à tous nos "besoins" énergétiques grandissants. Me revient ici l'exemple de l'IA et du nucléaire, que nous évoquions dans notre édito.

De la high à la low-tech : une "décroissance" personnelle

Nous avons jusqu'ici exposé le besoin puis la nécessité de ralentir face à un monde tout-tech et en danger. Nous avons évoqué la solution potentielle que peuvent être les low-tech sur le plan technologique comme écologique (parmi d'autres réponses possibles).

Nous avons ainsi manœuvré beaucoup de concepts variés, que j'ai tenté d'illustrer le plus concrètement possible. Mais je crois que rien n’est plus efficace que de parler de sa propre expérience. C'est ce que je vais faire maintenant, si vous le voulez bien.

Quand je regarde le début de ma carrière professionnelle, il n'y a pas grand-chose qui me destinait à devenir si engagé sur le sujet de l'environnement et de l'impact du domaine de la tech sur celui-ci, même si des choix dans mes options de cursus démontraient déjà un intérêt pour la sacro-sainte "RSE".

J'ai débuté ma carrière chez Ubisoft en tant que chargé des relations presse, parce que c'est la seule porte que j'ai trouvée ouverte pour rejoindre le secteur de mes rêves d'ado, le jeu vidéo. J'ai quitté Ubisoft en 2019 pour rejoindre Microsoft, toujours avec le jeu vidéo (Xbox) comme sujet principal de mon portefeuille. Puis j'ai élargi mon activité de communication à d'autres domaines au sein de l'équipe française du géant, dont notamment… les sujets environnementaux. Mais si vous êtes abonné à TFTT depuis les débuts, vous le savez déjà. J'y ai déjà détaillé mes espoirs et ma désillusion à ce sujet.

C'est en assistant, médusé la plupart du temps, à l'écart entre la vision technosolutioniste américaine de la crise climatique, et la vision plus fataliste mais néanmoins réaliste des européens, que j'ai commencé à m'acculturer à la problématique de l'impact environnemental de la tech. Les américains ont certes cette capacité à faire n'importe quoi avec le sourire qui vous ferait douter de vos certitudes les plus chevillées… Mais tout de même, j'ai commencé à sérieusement tiquer devant ce manque de doutes sur l'avenir et la trajectoire de la tech.

Microsoft, Ubisoft, Station F et consorts… je dois admettre que tout cela me semble lointain. Voilà qui a pourtant été ma vie pendant une décennie entière.

A commencé à germer en moi une gêne très nette. Pouvais-je continuer à travailler pour cette boîte, aussi passionnant qu'était mon job, aussi prestigieux était-ce sur mon CV, aussi gratifiant était-ce financièrement ? Cela ne me semblait pas évident, aussi bien sur le fond que sur la forme.

La première année (2019) avait notamment été éreintante. Constamment à sauter d'un avion à l'autre, d'un produit à l'autre, sous-staffés que nous étions. Ce rythme était malsain pour moi, comme plus largement pour quiconque. Je ne pense pas avoir frôlé le burn-out pour autant, mais il y a des moments où j'ai vraiment failli "prendre feu", comme je le disais à l'époque. Un vocabulaire qui d'un point de vue psychanalytique est sans doute intéressant. J'ai compris dès l'année suivante qu'il allait falloir ralentir.

Nous étions ainsi début 2020 : le Covid est arrivé. Et, très égoïstement, il est arrivé à point nommé. Car il a induit un (léger) ralentissement forcé de l'activité, des changements d'habitudes que nous sommes nombreux à avoir connu. Pour ma part, pendant plus d'un an, pas de déplacements professionnels, pas de traversées quotidiennes de Paris en métro, pas de grands raouts quasi hebdomadaires réunis à plusieurs dizaines à s'auto-congratuler dans des salles de conférence recouverte de moquette bleue. Tant mieux, car ce rythme ne me convenait plus, et les sujets de moins en moins.

Je l'ai déjà raconté ici également, mais le clou dans le cercueil de mon passage chez Microsoft a été Windows 11. J'étais en charge de la communication du projet. Et comme nous sommes beaucoup à la penser aujourd’hui, il me semble clair que Windows 11 n'est qu'une surcouche logicielle inutile, destinée à rendre obsolète des millions de PC. Dans le but d’en faire vendre de nouveaux, évidemment. Une "update" consentie par Microsoft sous la pression des constructeurs ? Peut-être.

Mais le mal était fait, me concernant. Quelques mois après avoir réalisé les annonces de Microsoft sur ses objectifs environnementaux, quelle dissonance cognitive ! Cela a été ma goutte d'eau personnelle. J'ai démissionné, puis rejoint une plus petite boîte, française. Pas plus écolo, mais moins omnipotente.

2 ans plus tard, sous l'impulsion de ma compagne, nouveau changement de vie. À la faveur d'un départ pour l'Italie, je décide de passer en freelance, de tenter des choses différentes (dont cette newsletter que vous êtes en train de lire), de changer de rythme. De ralentir nettement, au fond.

Je ne vais pas vous faire le cliché de la "dolce vita", mais les italiens savent en effet prendre leur temps. Voilà qui remet beaucoup de choses en perspectives 😁

Ristretto à 9h. Capuccino à 11h30, mais jamais après midiSi ce n'était pour le gros SUV en background, cette photo serait nickel.

Blague à part, j'ai depuis appris à prendre le train dès que c'est possible, même quand c'est long (Palerme-Milan ça prend un peu de temps, mais ça se fait bien). Je bosse depuis un ordinateur, je peux le faire aussi bien dans un train que sur un bureau (et bien mieux que dans un avion). J'ai aussi appris à consommer moins, à dépenser moins, parce que je n'en ressens pas le même besoin. J'adopte des comportements de consommation et des gestes du quotidien qui sont bien différents. Que je ne considérais même pas il y a 5 ou 6 ans.

C'est dans ce contexte que j'entends parler des low-tech pour la première fois, et que je décide finalement de rejoindre le projet Lowreka il y a quelques semaines.

Pourquoi vous dis-je tout ça ? Pour me jeter des fleurs ? 🌻
Pour vous impressionner par mon « courage » ?
Pour rendre crédible ma démarche ?

Je crois au fond que c’est pour me rassurer : quand parfois certains mettent en doute mes convictions réelles (parce que oui, j'ai toujours un iPhone, je bosse sur un Mac, j'ai malheureusement dû prendre l'avion cette année), je dois me souvenir de ce que j’aurais pu décider d’être ou de rester, et des choix que j’ai plutôt décidé de faire.

C'est sûrement aussi pour montrer que si j'ai pu le faire, beaucoup pourraient s'extraire d'une vie pleinement tournée vers l'accumulation financière et le néolibéralisme, pour se tourner vers quelque chose de différent. Passer de Microsoft à la low-tech, cela n'était pas écrit il y a 5 ans de cela.

Je ne suis pas aveugle non plus : c'est un privilège énorme d'avoir pu "ralentir" ainsi. D'avoir pu changer de rythme, de vie. D'avoir pu démissionner d'une énorme boîte, avec certes des doutes mais pas la peur immédiate du lendemain. De pouvoir bosser avec un simple PC depuis un coin de table ou dans un train en mouvement. Je suis tout à fait lucide de mon statut de "digital nomade" 💩 depuis l'Italie. Et si je ne dirais pas que c'est un privilège de ne pas avoir d'enfants (quoi que), cela facilite aussi ce genre de choix.

Ces considérations ne m'empêchent pas d'être fier de mes décisions et de mes convictions aujourd'hui. D'être heureux de travailler à nouveau pour des sujets auxquels je crois. Et peut-être, pour la première fois : qui seront bénéfiques au plus grand nombre.

Au plus grand nombre. Car le but de Lowreka est la démocratisation des low-tech. Vaste programme.

Et comment démocratise-t-on les low-tech, maintenant ? 

Les low-tech, nous avons défini ce qu'elles sont. Mais il y a un point que nous n'avons pas évoqué : leur ADN originel, c'est la débrouille, le bricolage, le "do it yourself". La plupart des structures existantes dans l'écosystème low-tech français sont en effet portées sur la fabrication de ces dispositifs à basse intensité. C'est le cas notamment de la mieux identifiée d'entre-elles, le Low Tech Lab et ses nombreuses antennes en France et ailleurs.

Un Low-Tech Lab qui, au-delà de distribuer les plans de ses fabrications en open-source, fait également un superbe travail de démocratisation avec son projet Biosphère, que j'évoquais déjà le mois dernier. Leur travail a été un super outil d'acculturation sur le sujet pour moi.

Biosphère met en place une série d'expérimentations dans des milieux aussi variés qu'un bateau, le désert mexicain ou... un appart de 30m2 en région parisienne. C'est à la fois très pédagogique et hyper complet : y sont abordées des thématiques aussi diverses que l'alimentation, le retraitement naturel des déchets ou les vêtements du futur.

L’appartement low-tech imaginant notre vie en 2040, selon l’expérience Biosphère. La tendance des médias à insister sur les toilettes et les grillons me fatigue un peu, mais quel succès pour la démocratisation de la démarche sinon !

La démarche que nous menons ainsi avec Lowreka est à mes yeux complémentaire : notre ambition n’est pas de nous substituer à de telles initiatives, historiques et importantes. Nous proposons une approche différente, en vendant des produits low-tech "prêts à l'emploi", ce qui permet d’élargir leur public à des utilisateurs et utilisatrices qui n’ont pas forcément l’espace, le talent ou la confiance pour construire leurs propres objets low-tech (ce qui correspond tout à fait à mon profil 🥲).

Avant de s'y mettre ? Ce serait là une suite logique de mon engagement, me concernant. Dégager du temps et des moyens pour fabriquer mes technologies douces, l'idée me motive grandement. Mais je vais être plus à l'aise en commençant par des achats de produits "prêts à l'emploi" pour tester le truc. On ne se sort pas d'habitudes de consommation forgées depuis l'enfance en quelques mois. C'est ce qui me pousse aussi à soutenir la démarche Lowreka.

Cette approche ne manque pas de critiques. Pour les partisans les plus radicaux des low-tech, on pourra dire que l'on utilise les codes du capitalisme (plateforme de vente, marketing, etc.) pour les appliquer à un domaine qui n'en a pas besoin. Mais, si je crois en l'importance de la radicalité pour faire bouger les choses, je pense aussi que la radicalité ne parle pas à tout le monde, dans l'immédiat. Et que faire bouger d'autres profils vers les low-tech avec plus de douceur est tout aussi légitime, surtout si on le fait dans une démarche ouverte et collective, ce qui est l'objectif.

À mes yeux, l'enjeu maintenant est de rendre les low-tech sexy. Comme de nombreux acteurs se chargent désormais de rendre les sujets écolos plus largement drôles et sexy, sur les réseaux sociaux notamment.

On peut ainsi réfléchir à plein d'approches pour intéresser des profils pas franchement excités par les sujets écolos de prime abord. Et notamment les grands fans de tech, figurez-vous !

Je me moquais dans notre dernier numéro des fans de domotique, eux qui adorent mettre en place des routines complexes entre leurs appareils connectés pour automatiser des fonctions hyper capitales comme faire couler un café à leur cafetière connectée à capsules à plusieurs centaines d'euros en prononçant simplement le mot "cappuccino"… Performance ! Efficience !

Si ces énergumènes se penchaient sur les possibilités low-tech, ils découvriraient que l'on peut automatiser des choses plus intéressantes, permettant notamment de faire de sacrées économies d'énergies, ce qui est bon pour votre portefeuille, et pour notre écosystème.

Vous souvenez-vous ainsi de notre exemple du four solaire ? On le disait, le soleil, dans le nord de la France notamment, n'est pas toujours de la partie. Et bien l'équipe de Biosphère explique comment, à l'aide d'une petite batterie et d'un micro-contrôleur, on règle le problème de manière ingénieuse. Une vraie "domotique low-tech basée sur la météo" qui a de quoi exciter pas mal de bricolo-geeks.

De la même manière, n'y-a-t-il pas mieux à faire que de vous fliquer vous-même en comptabilisant vos heures de sommeil profond ou de passer votre temps sur Strava (surtout que le niveau sécurité c'est pas foufou) ? Pourquoi ne pas plutôt fliquer, avec des capteurs spécifiques, votre consommation d'eau et d’électricité, et ainsi ajuster des variables ?

Le concept de douche cyclique et les capteurs de l'entreprise Ilya sont hyper intéressants

Bref, l'idée ici c'est de vous dire que la low-tech ne veut pas revenir à la bougie, n'en déplaise aux blagues de Macron et consorts sur les Amish. On peut réfléchir à une vision beaucoup plus cool et biopunk, comme nous l'évoquions dans notre grand format du mois dernier.

La low-tech peut même se nicher là où on ne l'attend pas, dans nos moyens de transports en commun ! Et cela dans les moyens les plus vieux comme les plus récents. La ville de Barcelone a par exemple récemment annoncé qu'elle utilisait la technique du freinage régénératif sur son métro pour créer de l'énergie. Mais la technique elle-même était déjà appliquée il y a plus de cent ans, avant d'être progressivement oubliée…

Tout aussi old-tech, parlons du train sicilien, que j'ai découvert avec cette dernière année passée à Palermo. Car oui, il est possible de prendre un train direct Naples-Palerme… Mais comment est-ce possible, alors que la Sicile est toujours une île, aux dernières nouvelles ? Et bien figurez-vous que le train… monte sur un ferry.

À l'arrivée aux abords du détroit de Messine côté continent, les deux rames de l'Intercity de Trenitalia se séparent ainsi, et grimpent sur le ferry, connecté directement aux rails. Idem à l'arrivée à Messine, côté Sicile, où l'une des rames partira tranquillement vers Catane puis Syracuse, l'autre vers Palerme. Le système, en place depuis 1889, est en passe d'être "verdi" avec des ferrys moins polluants. À moins que l'extrême droite italienne arrive à imposer son idée folle d'un pont sur le détroit… voiture versus le reste du monde, l'éternelle rengaine.

Le ferry à trains du détroit de Messine vu de la cale. Crédits : il Portale dei Treni

Bref, vous l'aurez compris, les low-tech peuvent prendre des formes bien différentes.

Alors, si je devais donner ma propre définition après tout cela, voilà ce que ça donnerait : la démarche low-tech, c'est chercher à diminuer son impact environnemental grâce à des techniques ingénieuses. Point.

Faire des efforts, être ingénieux. Voilà qui est à la portée de tout le monde 🤗

PS : un dernier point. Afin de prouver la pertinence des low-tech face à des techniques plus conventionnelles, il faut pouvoir s'assurer de manière chiffrée que les premières sont bien plus intéressantes que les secondes. Car les calculs d'impact environnementaux peuvent parfois être particulièrement contre-intuitifs (ici, l'exemple des sacs plastiques).
C'est ce que nous tentons de faire chez Lowreka avec le Lowreka Score, et c'est l'approche de Pierre Rouvière (autre partie prenante du projet) dans son livre "Écolo, mon cul ! Les 14 dilemmes du quotidien pour aller au-delà du bullshit écologique". Je vous conseille aussi son compte Instagram, où on va bientôt faire des comparatifs four électrique versus four solaire 👀
La cafetière à l'italienne est-elle un moyen low-tech du faire du café ? Elle a besoin d'énergies conventionnelles pour fonctionner, alors il peut y avoir débat… mais cet équipement simple et d'une grande durabilité est sans aucun doute le moyen ayant le moins d'impact pour se faire un café…Reste à voir l'impact du café lui-même ! Et oui, l'état d'esprit low-tech, c'est aussi se poser beaucoup de questions.
Les recos

Quand on parle de low-tech, il est difficile en France de ne pas évoquer un ouvrage : "L'Âge des low tech : vers une civilisation techniquement soutenable" de l'ingénieur engagé Philippe Bihouix. Si le livre a déjà 10 ans puisqu'il est sorti de presse en avril 2014 aux éditions du Seuil, il reste un livre-somme sur le sujet. Bihouix y démonte d'abord nos croyances profondément ancrées autour de la high-tech (ce qui ne va évidemment pas pour me déplaire) avant d'expliquer comment se tourner vers les low-tech pourrait nous permettre de passer à autre chose sans trop de dégâts :

"Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. Si [ce livre] met à bas nos dernières illusions, c’est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie."

Pour résumé, si vous avez aimé lire ce numéro de TFTT et que vous souhaitez approfondir, ce livre est un formidable outil, qui va évidemment beaucoup plus loin que ce que j'ai tenté de vous exposer aujourd'hui.

Il se trouve d'ailleurs que Philippe Bihouix est encore très actif sur le sujet, puisqu'il vient de sortir la BD "Ressources, un défi pour l'humanité" avec le dessinateur Vincent Perrot. BD dont il faisait la promo il y a quelques jours chez La Terre Au Carré, émission de France Inter récemment sauvée de justesse de la purge "anti-wokiste".

En plus, Philippe Bihouix est né à Saint-Nazaire comme votre serviteur, 44 represent, terre de low-tech s'il en est. Vraiment, tout me plaît chez cet homme.

Voilà, c'est tout pour ce mois d'octobre, et c’est déjà pas mal ! On se retrouve ainsi le mois prochain pour un dixième (😱) numéro de Tales From The Tech.

D'ici là, n'hésitez pas à partager le format autour de vous, cela me ferait très plaisir. Et à me faire part de vos retours ! Vous pouvez le faire en commentant l'article sur tftt.ghost.io, ou directement via mes différents réseaux 🤗 

Thomas 🤌

PS : Tales from the Tech est garanti sans IA, pas sans faute.